Même pendant les vacances, les lycéens ont des devoirs. Des lectures imposées. Je n'y fais pas abstraction, et j'ai donc décidée de vous faire deux articles sur ces livres, ces classiques demandés pour la rentrée ! Qui sait, ça servira peut-être comme fiches de lecture ?
L'étranger d'Albert Camus.
Meursault, jeune homme nonchalant et indifférent, assiste à l'enterrement de sa mère avant de revenir sur Alger, où il sort avec Marie et se lie d'amitié avec son voisin Raymond. Impliqué dans une affaire de ce dernier, il tue un Arabe et se voit condamné lors du procès.
Dans ce livre, Camus expose toute sa théorie sur l'absurde de l'existence humaine et de la vie, se reportant toujours à la mort. Il fait partie du courant existentialiste. Si le personnage principal semble froid et fermé à toutes émotions, il est en réalité à la recherche de vérité et d'absolu, et réagit parfois au contact brut de la nature, qui l'apaise. Les situations dans lequel il se trouve et son comportement même sont irrationnels, mais la justice et la société essayent en vain de l'appliquer au rationnel.
Dom Juan ou le Festin de Pierre de Molière.
Dom Juan, noble, coureur de jupons et mauvais croyant, se défie des bons conseils de son valet Sganarelle, et multiplie les conquêtes féminines, trouvant toujours un moyen de s'extirper des situations délicates, même quand il s'agit de se battre. Provocateur, il est punit par le Ciel.
Molière attaque les vices de l'humain, ici le mensonge, l'hypocrisie et la fausse dévotion. Il répond aussi aux détracteurs de sa pièce Tartuffe en adaptant "Le Festin de Pierre" italien en comédie française. Le caractère mythique du présomptueux Dom Juan lui permet de dénoncer sans rapprochements pour les spectateurs les défauts de la société de l'époque (et d'aujourd'hui !) sans craindre les représailles.
La Nuit de Valognes d'Eric-Emmanuel Schmitt.
Écrivain contemporain, il propose une suite à Dom Juan, où celui-ci est jugé par d'anciennes conquêtes qui ne lui laissent pas le choix : il doit se marier avec sa dernière victime ou être emprisonné. Dom Juan accepte sans résistance, à la surprise de toutes. Il a changé de comportement et doit s'expliquer.
J'ai trouvé cette oeuvre intéressante car on voit l'évolution de Dom Juan. Depuis la fameuse nuit de Valognes, il ne cherche plus le désir sexuel, et a même envie d'apprendre à aimer sincèrement. En effet, le séducteur a connu le véritable amour et brise son propre mythe, au grand désespoir des femmes, qui, exaltées d'avoir été les conquêtes du célèbre noble, sont honteuses quand elles s'aperçoivent que le personnage de Dom Juan a disparu au profit d'un simple homme.
Madame Bovary de Gustave Flaubert.
Emma Rouault accepte la demande de mariage de Charles Bovary. Si les premiers mois paraissent heureux, elles déprime vite et le couple, futurs parents, déménage. Emma s'ennuie toujours plus et prend deux amants successifs, rêvant de voyage. Au final, désillusionnée et endettée, elle se suicide, laissant Charles mourir de chagrin et sa fille envoyée à l'usine.
Roman réaliste mais personnage romantique. Emma Bovary donne son nom au bovarysme, qui caractérise une personne insatisfaite par ses rêves d'aventure impossibles. L'ennui lui donne l'occasion de tester l'adultère, qui rajoute du piment dans sa vie qu'elle juge insipide. Elle fait passer son bonheur personnel avant de celui de toutes sa famille et s'excite du mensonge, alors que la fatalité tragique du roman veut que Madame Bovary ne soit jamais heureuse, elle qui est toujours déçue par la réalité.
Candide ou l'optimisme de Voltaire.
Candide est un garçon qui croit que tout va le mieux dans le meilleur des mondes. Vivant dans le château d'un baron, il en est chassé pour être tombée amoureux de la belle Cunégonde. Pourtant, au fur et à mesure de ses nombreuses aventures et de ses voyages, il remet avec déception son optimisme en question, jusqu'à changer sa vision du monde.
Voltaire, en philosophe, critique l'optimisme borné (incarné par Pangloss) et montre le monde avec lucidité, avec tous ses défauts et ses malheurs, à travers l'histoire de Candide. Il aborde le thème du bonheur, de la liberté, de l'obscurantisme, de la religion et de la politique, idées des Lumières qu'il parvient à transmettre en France, anonymement, malgré son exil en Allemagne.
La controverse de Valladolid de Jean-Claude Carrière.
À l'heure où la conquête du Nouveau Continent est presque achevée et où le gouvernement espagnol fait appliquer l'Encomienda, Bartolomé de Las Casas et Sepúlveda s'affrontent à Valladolid pour décider si les indigènes d'Amérique sont oui ou non des hommes égaux aux Européens.
La controverse est un événement historique connu, même si l'auteur du livre a rajouté des éléments de fictions pour le dramatiser. Deux points de vue s'opposent : Sepúlveda affirme que les aborigènes sont des "sous-hommes" hérétiques, nés pour obéir et travailler pour les "hommes supérieurs". Las Casas, moine ayant déjà été en Amérique, rapporte les horreurs commises à l'encontre de ces peuples civilisés qui ressentent des émotions et qui connaissent l'art et les sciences. Si, officiellement, l'issue de la controverse n'a jamais été décrétée, J-C Carrière donne raison à Las Casas, faisant coïncider la fin du débat avec le début du commerce triangulaire.
La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé.
Le roi Tsongor s'apprête à marier sa fille avec un prince, quand arrive un autre prétendant. Pour apaiser les deux armées, le souverain se donne la mort, ce qui s'avère inutile. Son âme sans repos contemple alors la guerre inévitable qui détruit sa ville, son peuple, et ses enfants.
Un roman épique et tragique d'une guerre qui n'a plus aucun sens, où chacun doit apprendre la victoire, la défaite, la mort, le deuil, la honte, la rédemption et le désespoir, alors qu'orgueil et promesses ne sont plus qu'un lointain souvenir. Le récit initiatique dévoile aussi la fureur des hommes quand il s'agit de vengeance, la folie destructrice dans le cœur qui plonge les jours heureux en malheur. Cette malédiction qui s'abat sur l'univers légendaire se mêle au poids de l'héritage familial et à la fatalité du destin.
C'est tout pour cette première partie (et oui ce n'est que la moitié des livres que j'ai à lire) !
Avez-vous déjà lu l'un de ces livres ? Qu'en avez-vous pensé ? Aimeriez-vous en lire un ?
10 commentaires
J'ai eu beaucoup de mal avec Emma Bovary, elle m'agaçait je voulais la secouer ^^'
RépondreSupprimerTu nous diras ce que tu en as pensé de tes lectures obligatoires ?
Moi aussi ! Ce personnage est insupportable !
SupprimerOui pourquoi pas je ferais peut-être un article récapitulatif de mes impressions... :)
J'ai beaucoup aimé La peste et Dom Juan.
RépondreSupprimerPar contre je n'ai pas aimé Candide ^^
Et je n'ai pas lu les autres ;)
Candide était un peu long à mon goût.
SupprimerEt c'est normal les autres ne sont pas vraiment des "classiques" au sens premier du terme... ^^
J'ai lu Candide cette année en cours, enfin je l'ai un peu feuilleté quoi... SHAME ON ME !
RépondreSupprimerEt je n'ai pas franchement aimé.
Dom Juan me tente depuis quelques temps, mais j'ai déjà une pile de livres qui m'attends et vu la vitesse et la régularité à laquelle je lis mes livres je ne suis pas près de le commencer. Alors pourquoi pas si tu en as l'occasion faire un article dessus pour nous partager tes impressions ;)
Je n'ai pas trop aimé Candide, moi non plus...
SupprimerBonne chance pour finir ta pile de livres !
Oui je vais faire cette article au final ! ^^
Je n'ai pas lu tous ces livres mais je me souviens avoir aimé Dom Juan et détesté Madame Bovary. J'espère que tu aimeras ces livres en tout cas :)
RépondreSupprimerDans mon cas ç'a plutôt été l'inverse ! xD
SupprimerMerci ! ^^
L'étranger d'Albert Camus, Candide ou l'optimisme de Voltaire et La controverse de Valladolid de Jean-Claude Carrière sont des livres que j'ai également dû lire pour l'école. Je garde surtout un souvenir des deux premiers.
RépondreSupprimerCe sont les plus connus et les plus marquants !
SupprimerN'hésite pas à commenter, je réponds à tout ! ^^